Dakar, mai 2025 – Figure emblématique du paysage médiatique sénégalais, Ibrahima Lissa Faye, directeur de publication de PressAfrik et président de l’Association des Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL), s’impose comme un acteur central dans la défense d’une presse libre, responsable et protégée. Dans un contexte de tension croissante entre les autorités et les professionnels des médias, il multiplie les prises de position pour défendre le droit à l'information et améliorer les conditions de travail des journalistes.
📌 Une régulation souhaitée… mais pas imposée
S’il se dit favorable à une régulation du secteur de la presse, Lissa Faye s’oppose fermement aux méthodes jugées "brutales" du gouvernement. Il a notamment critiqué la récente tentative de recensement des entreprises de presse lancée par le ministère de la Communication, dénonçant une procédure "cavalière" et "non conforme aux textes en vigueur". Pour lui, toute démarche de régulation doit être fondée sur le dialogue, la concertation et la transparence.
« Nous ne sommes pas contre la régulation. Mais il faut qu’elle soit faite de manière juste, claire, avec un accompagnement des médias et non dans une logique de répression », a-t-il déclaré lors d’un point de presse à Dakar.
🎓 Former les jeunes créateurs de contenu
Conscient de l’émergence des médias numériques et de la montée en puissance des plateformes en ligne, Lissa Faye milite également pour une meilleure formation des jeunes créateurs de contenu. Dans une lettre ouverte adressée au ministre Mame Mbaye Niang en novembre 2023, il avait plaidé en faveur de l’encadrement des YouTubeurs et blogueurs afin d’éviter les dérives tout en respectant la liberté d’expression.
Il propose la création de formations ciblées, encadrées par des professionnels du journalisme, pour faire émerger une nouvelle génération de communicateurs numériques responsables.
⚠️ Une presse en crise
Lissa Faye est également l’un des premiers à avoir alerté sur la situation critique du secteur de la presse au Sénégal. Selon lui, près de 80 % des entreprises de presse sont en difficulté financière, confrontées à des redressements fiscaux, à des charges sociales élevées et à un manque criant de soutien étatique. Il estime que ces pressions risquent d’entraîner la fermeture de nombreux organes de presse indépendants.
« On ne peut pas d’un côté exiger le professionnalisme des médias, et de l’autre les asphyxier économiquement », a-t-il martelé.
🛡️ Défenseur des droits des journalistes
Enfin, au-delà des structures, Lissa Faye défend ardemment les droits des travailleurs de la presse. Lors des Assises régionales des médias à Fatick, il a appelé à la régularisation des statuts des journalistes, en insistant sur l’importance de contrats clairs, de la sécurité sociale et de la protection juridique des reporters, en particulier ceux qui exercent en région.
📣 Un appel au sursaut collectif
Le combat de Lissa Faye est celui d’un homme convaincu que l'avenir de la démocratie sénégalaise passe par une presse forte, libre et responsable. Face aux défis actuels, il appelle les pouvoirs publics, les professionnels du secteur et la société civile à se mobiliser pour refonder un système médiatique plus juste et plus viable.
« Ce n’est pas la presse qu’il faut faire taire, c’est la vérité qu’il faut entendre », conclut-il.
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